MAC - Moi, j’ai envie de croire aux contes de fées. Au moins, tout finit bien dans ces histoires là.

T'avais besoin de parler, de te confier à quelqu'un d'autre qu'à ta cousine, qui ne l'était plus réellement maintenant, ce qui ne t'aidait pas pour remettre de l'ordre dans tes pensées. Tu ne l'avais plus vu depuis plusieurs mois et pourtant son prénom te vint naturellement à l'esprit. Il fallait que tu vois Mac, que tu lui parles et qu'il te rassure comme il l'avait toujours fait dans le passée. Peut-être qu'il pourrait mieux te conseiller vu qu'il était externe à tout ça. T'avais donc pris la direction de son logement, enfin plutôt du logement de sa mère et t'avais été plus que surprise quand elle t'avait ouvert pour t'annoncer qu'il ne vivait plus chez elle. Quand elle te l'avait annoncé, t'avais eu la nette impression que tout ton monde s'écroulait pour de bon. T'avais la la sensation que depuis cette découverte tout allait de travers et que chaque jour réserve son lot de surprises, des surprises dont tu te passerais bien. T'avais donc longuement hésité avant de lui envoyé un sms, t'avais de la chance d'avoir gardé son numéro, parce que normalement t'étais  du genre à tout effacée quand tu voyais plus les personnes. Le message, tu l'écrivis au  moins dix fois, ne sachant pas vraiment quoi lui dire, parce que bon, t'étais quand même son ex petite amie et t'avais peur qu'il le prenne mal, parce qu'après tout vous aviez un peu cessé de vous voir, malgré que la ville soit petite. Quand le sms fut finalement partie, t'avais presque honte de vouloir lui parler de ça, parce que chacun avait ces soucis et t'étais pas du genre à te plaindre de toi-même, au contraire, tu préférais t'occuper des autres plutôt que de toi. Après plusieurs échanges, vous décidez de vous voir au Lodge, un endroit assez tranquille pour discuter sans être interrompu toutes les trente secondes. Sachant que t'allais le revoir, tu devint nerveuse comme une adolescente ayant un rendez-vous avec son premier amour. C'était certainement débile mais tu ne pouvais pas gérer ton corps, et pour essayer de faire disparaitre cette tension, tu te disais que ce n'était qu'un simple rendez-vous entre amis, que ce n'était rien d'autre. Comme à ton habitude, t'arrivais en avance au lieu de rendez-vous et tu te doutais que t'avais encore pas mal de temps pour stresser avant de voir arriver Macsen. Pour patienter et te changer un peu les idées, t'allais déjà t'installer à une table de libre et tu te plongeais rapidement dans la carte des menus. T'allais rien prendre à manger, c'était certain mais t'allais plutôt prendre quelque chose à boire, restait plus qu'à savoir quoi. Alors que tu observais la carte, t'étais contente qu'Antigone ne soit pas au courant de ce rendez-vous, parce qu'elle aurait été capable de t'enfermer dans un coin pour se rendre à ta place à ce rendez-vous, pensant certainement que ça allait être un rendez-vous amoureux, plutôt qu'un rendez-vous amical. Rien que d'imaginer la scène, un sourire apparu sur ton visage et tu te mordis la langue pour ne pas éclater de rire. Bien entendu que Mac ne te laisserait jamais indifférent, il était un peu comme ton premier amour mais tout était finis entre vous et t'avais pas envie de te faire des films, même si c'était ton genre en temps normal.

Tu t'lèves en sursaut, finissant sur l'sol. Un cauchemar, rien qu'un foutu cauchemar. Tu soupires, t'as oublié que t'étais sur un simple canapé et que la place, elle n'était pas présente. C'est tout petit, mais c'est tout ce que tu as demandé : le fauteuil. Tu n'as pas demandé de chambre, tu ne sais pas combien de temps tu vas rester ici, mais dans tout les cas, tu ne te vois pas demander plus. Le canapé te va parfaitement, tu as connu pire. Chez ta mère, ton lit n'en était même pas un et ici, tu as tout ce que tu veux : C'est ça, la vie de riche. Tu appelles l'accueil, la bonne ou la personne que tu veux et ils t'apportent ce que tu veux. Avec ta mère, t'étais la bonne. Tu changes d'vie et ça ne te plait pas, tu t'es toujours dit que tu ne finirais pas comme eux : aveugler par les billets et les chèques, mais t'en peux rien, tu veux pas retourner dans cet enfer et pour le moment, y'a que ton géniteur qui peut t'aider. Tu l'aimes toujours pas, t'es juste reconnaissant pour ce qu'il fait. Malgré toutes les saloperies que tu as pu lui dire, il t'a accueilli sans broncher. Ta mère aurait refusé. T'as beau la respectée, elle n'est pas mieux que ton père et ne pense qu'à son bonheur. Peut-être que tu t'es trompé, au final. Peut-être que sur les deux parents, c'est le père qui méritait ton attention et non ton égoïste de mère. T'en sais rien, tu veux pas savoir, tu préfères oublier. Tu t'en fous, au final. Tu dois plus te préoccuper de ces conneries, elles te foutent le moral à zéro et merde, t'as juste envie de profiter. T'as jamais demandé ça, toi. T'es sorti du ventre de ta mère parce qu'ils l'avaient engendrés. C'est leurs conneries, t'es leur connerie. Tu te relèves, encore à moitié endormi, en soupirant. T'avais oublié à quel point cet appartement était différent de ton taudis. Trop spacieux, trop éclairé, trop moderne. T'es dépaysagé depuis que tu as posé le pied ici. T'es pas un gars pour ça, toi. Cette vie, elle n'est pas pour toi. T'as l'habitude de galérer, de vivre dans le bordel et le noir et là, tout change. Ta vie change et tu refuses de la voir se différencier de celle d'autrefois. Tu prends ton portable et te rends compte qu'il est tard. T'as trop bien dormi, y'a pas eu de bruit. Avant, tu te faisais réveiller par une conquête ou encore par la mère de Calum qui criait comme une conne parce qu'elle trouvait plus son paquet de clope. Là, tout était calme. Pas de cris, pas de voix salaces : Rien. Ton portable vibre et t'es surpris quand tu vois le prénom de Masha s'afficher. Tu comprends pas pourquoi elle t'envoie un message, tu penses à une erreur, t'en sais rien, en réalité. Tu ouvres ce fameux message, t'es curieux de savoir ce qu'elle veut. Tu l'aimes bien, Masha. Elle est mignonne et gentille, en même temps, t'es sorti avec, fallait bien qu'elle aie des qualités, la petite. Elle demande si vous pouvez vous voir, tu fronces les sourcils avant de lui répondre que tu acceptes, qu'elle doit juste te laisser le temps de te préparer et que tu la rejoins où elle veut. Tu te lèves, tu ranges tout le bordel que tu as pu faire avant de te rendre dans la salle de bains et de prendre rapidement ta douche. Après t'être habillé bien comme il faut, tu es parti prendre ton petit-déjeuner, même s'il était plus de midi, tu t'en foutais : t'avais la dalle. Ton père n'était pas là, sûrement à cause du travail. C'était un homme prit, malgré le nombre d'années qu'il y avait à son compteur. Ensuite, tu es sorti et tu t'es rendu au Lodge, elle t'avait donné rendez-vous là et tu n'avais pas bronché. Tu connaissais pas l'endroit, tu fréquentais pas ce genre d'établissement parce que d'après toi, ça ne servait à rien. Puis, t'avais personne avec qui y aller. Le solitaire. T'as souris quand tu as vu son minois, elle était toujours aussi belle, Masha. Resplendissante, avec ses yeux pétillants qui t'avaient fait chavirer plus d'une fois. T'étais dingue de cette fille, tu t'en rappelles. Tu t'es approché, sourire aux lèvres. « Alors, j'te manquais autant ? » Tu as rigolé, tu n'étais pas sérieux et elle devait s'en douter. Tu lui as fait la bise, normalement. Comme si c'était, désormais, une amie. « Comment tu vas ?  » T'es curieux, elle a quelque chose à dire et elle t'a appelé. Tu l'montreras pas, mais t'es content qu'elle aie fait appelle à ta personne.