compulsive dreamer

fatiguée de luter, tu te réveilles en sursaut. balances ta couette. et tu te précipites vers ta cuisine. tu sais que ce que tu vas est totalement stupide, insensé, et immature. qu'importe ? qu'importe. tu ouvres ton frigo, presque avec rage. pour en sortir plusieurs steak hachés. tu prends une poêle. et tu les balances dessus. bien décidée à les faire cramer. la chaleur au maximum. tu les écoutes s’imprégner de cette chaleur naissante. toi aussi, tu aimerais pouvoir te faire exploser de l'intérieur. peut-être que tu irais mieux après. ou peut-être pas ? pour accélérer le processus, tu mets de l'eau à chauffer dans des casseroles. trois en tout. tu fermes bien l'ensemble de tes fenêtres. éteint la ventilation. le bout de tes doigts tremble. tu te sens tellement bête. indécise. et follement déraisonnable. mais tu n'en peux plus. tu as besoin de lui, besoin de le voir, et de le sentir. tu fermes tes paupières, enfonces tes mains dans tes cheveux. tu le sais, tu t'en souviens, que c'est lui qui travaille le mercredi soir. réalisant que tu es encore nue, tu te dépêches d'aller te glisser dans un long t-shirt. un t-shirt de rafaël. tu n'y prêtes pas attention, c'est par habitude. et tu tournes en rond, comme une bête furieuse enfermée dans sa cage. tu tournes en rond. attend. tu veux l'entendre, cette maudite sonnerie. annonçant l'apparition d'un nuage de fumée. tu sais qu'il en faut peu pour déclencher ces alarmes à la con. ton pouls qui s'emballe. et ton patiente maltraitée. jusqu'à ce que, enfin, le bruit résonne. explose tes tympans. l'alerte est donné. l'alarme sonne. tu te précipites sur ton portable pour le prévenir. tu as besoin d'aide. rafferty va venir te sauver.