B.Baker ~ If you ask me we go to the movies because we want to see fairy tales.

"Hey Billie, Billie tu veux venir avec nous, on va aller se faire un fast-food avec papa!" Tu prépares tranquillement des cupcakes lorsque ton frère rentre dans la pièce pour te proposer une sortie. Étant en pleine préparation et en pleine concentration il te faut quelques temps pour réaliser et répondre à la proposition. "Un fast-food? C'est bien ce que j'ai entendu! Je suis en train de vous préparer des cupcakes!" Dis-tu d'un ton renfrogné. Tu déteste préparer de la nourriture en sachant qu'elle ne sera pas mangé. Ton frère jumeau amusé de la situation te réponds: "Oh, mais à notre retour je compte bien en manger! Mais pour une fois que papa propose quelque chose hein? S'il te plaît!" La jeune adolescente, têtue comme une mule refuse. Ton frère n'insiste pas sachant que cela ne sert de toute façon à rien. Vous vous dites aurevoir et c'est lorsque Charlie atteint la porte d'entrée que tu le rattrape: "Bon je viens pas mais si vous avez envie vous pouvez le prendre à emporter et revenir, comme ça vous le mangez ici, vous prenez pas de dessert et..." Charlie ne peut que sourire à cette proposition. "Avec plaisir soeurette!" Il te fais un énorme bisou sur la joue ce qui te fais rire, puis la porte se referme sur toi. Tu peux entendre la voiture démarrer, partir et toi, tu retourne à ta préparation de cupcakes en attendant patiemment que ton père et tes deux frères reviennent. Après avoir préparé les cupcakes, Tu jette un coup d'oeil sur le cadran de l'horloge de la cuisine, une heure... cela fait déjà une heure qu'ils sont partis. Aucun signe de vie. Tu n'en revient pas. Tu es sûre que Charlie n'a pas parlé de ta proposition à votre père. Ou alors qu'ils ont préférés se faire une soirée entre mecs. Ils auraient au moins pu te prévenir. La colère te prenant, tu prends tes précieux desserts, les placent dans le frigo, accompagné d'un post-it! Tu décide d'éteindre les lumières, d'allumer la télévision et de regarder la première connerie qui vient. Sur un sentiment d'incompréhension tu t'endors tout doucement. Au contraire de ton réveil qui est plus ou moins brutal. Effectivement, tu es en sueur et mal à l'aise. Tu a cette impression qu'il s'est passé quelque chose. Tu jette un nouveau coup d'oeil sur la pendule de la cuisine. Quatre heures. Quatre heures qu'ils sont partis et aucune nouvelle, Tu prends le combiné, essaye d'appeler ton père, mais tombe sur la messagerie. Tu laisses un message. Compose le numéro de Charlie et c'est là que tu entends la sonnerie du portable. Surprise, tu lâche le téléphone, le laissant tomber sur le sol. La porte d'entrée s'ouvre au même moment et là tu remarque directement ton petit frère en pleurs, courir vers toi. Tu es perdue ne comprend pas ce qu'il se passe. Vint alors Charlie, soulagée de le voir tu esquisses un léger sourire en son égard, mais Charlie ne le lui retourne pas. il te prends dans ses bras et n'arrête pas de s'excuser, de dire qu'ils auraient dû rester à la maison. Tu ne comprend pas, ne veut pas comprendre. Tu relèves la tête et aperçoit dans l'entrebâillement de la porte un policier. Cette fois-ci c'est toi qui recule et dit dans un murmure: "Non... non.. qu'est-ce que vous faites ici? Papa il est où, je veux... il est à l'hôpital c'est ça? On y va d'accord? Je veux pas vous voir! Partez!" Charlie essaye de te retenir et pour la première fois tu le repousse, tu ne peux pas, tu ne veux pas! Tu n'arrêtes pas de le pousser mais Charlie est plus fort. Il te prends dans ses bras et c'est là que les larmes coulent à flot. Pas son père, pas lui. Elle n'a même pas eu le temps de lui dire aurevoir. "Charlie dis-moi que c'est l'une de tes blagues, je t'engueulerai pas d'accord! Je lui ai pas dit aurevoir! Charlie dis-moi ce qui s'est passé!" Et c'est à ce moment-là que tu observes, pour la première fois depuis leur retour, plus clairement la situation. Et c'est là que tu remarques le sang sur le t-shirt de son petit frère et du sang sur les mains de Charlie. "C'est le sang de qui?" "Il y a eu une fusillade mademoiselle! On a tiré sur votre père. Je suis désolée. On a rien pu faire...Toutes mes condoléances." Tu sens tes jambes vaciller. Son père tué. "Ou ça?" "Dans le fast-food!" réponds Charlie. "Mon père est mort dans un fast-food!" T'exclames-tu avant de rire jaune. Quelle fin tragique et pathétique. Le policier ne savait plus ou se mettre, ton petite-frère s'était alors enfermé dans sa chambre et Charlie te regardais... de plus en plus inquiet. Ton rire se transforma très vite en sanglot. Ce fut une claque. La première.


"Non, ça va pas le faire Billie." "Tu ne l'as même pas goûté espèce de malotru va!" "Non je sais, mais vu la texture ça a pas l'air super bon tu vois et j'essaye de manger sain!" Bam. Charlie ne l'a pas vu venir, mais voilà qu'il vient de se prendre une claque. Sa joue rougit quelques secondes plus tard, marquant la trace de ta main. "Ce n'était pas la peine de me claquer!" "Si tu l'as mérité!" "Ouais... bah j'ai rien senti, tu frappes comme une fillette!" "Bon Charlie tu vas le bouffer son machin et Billie tu vas dans les cuisines! Tout de suite! Des clients attendent et tu sais très bien que je n'aime pas quand ça attend!" Vous faites la moue. Du haut de tes vingt-ans, tu prends ton tablier et retourne alors à tes fourneaux. Charlie te regarde partir, ne peut s'empêcher de sourire puis jette un coup d'oeil sur ce qui se trouve dans son assiette. A première vue ça ressemble à un croque-monsieur, nourriture typique made in France. Mais il a ce je ne sais quoi qui ne donne pas envie. Mais il sait aussi qu'il n'a plus le choix lorsqu'il croise de nouveau le regard du grand chef. Il prend alors le croque dans les mains, et mange un morceau. La bouche pleine, il espère de tout coeur garder ce plat dans le ventre étant donné qu'il a peur des conséquences qu'il peut encourir s'il n'y arrive pas. Étonnamment, après quelques bouchés il se trouve surpris d'apprécier le goût. C'est étrangement bon. Lorsque Billie sort des cuisines pour amener des nouveaux plats elle se dirige à la va vite vers son frère. "Alors? T'es le deuxième client à le manger! C'est pas mal hein? ça s'appelle un croque-hawaï!" Charlie rigole. "Croque-Hawaï hein? Original mais je trouve que..." "Je l'ai dévoré!" Charlie interpellé par la voix, se retourne et aperçoit un grand gaillard, vêtu d'un treillis. "Merci. C'est une nouveautée d'ici. Je suis contente que ça vous plaise autant!" dis-tu charmée. Charlie se retourne de nouveau pour te regarder. Mielleuse. "Bon bah je vais vous laisser non?" "Je ne voulais pas déranger!" "Oh vous ne dérangez pas du tout, mon frère allait justement partir!" dis-tu en poussant  affectueusement ton frère du comptoir. "Toujours aussi douce! Mais oui j'allais partir!" Dit-il en souriant, il tapote l'épaule de l'homme et lui dit:"Bonne chance!" "On ne s'est pas encore présenté je m'appelle Dean!" "Je m'appelle Billie!" Il s'installe au comptoir, vous commencez à discuter en ne réalisant pas le regard posé sur vous. Charlie. Son regard est bienveillant. Une jeune femme va le rejoindre, une serveuse du restaurant. "ça fait plusieurs jours qu'il vient au bar et qu'il observe ta soeur!" "Je sais." "Il fait partie de l'armée!" "Je l'ai vu." "Ta soeur sait que tu veux t'engager?" Charlie détourne son regard pour croiser celui de la serveuse, il lui fait signe de se taire. "Tu sais comment je l'ai su? Tu te doutes que si je suis au courant ça ne va pas tarder de fuiter vers ta soeur..!" "C'est bon Ali, je sais! Je suis encore en pleine réflexion et c'est pas parce que tu m'as vu me renseigner que j'y suis rentré!" "tu m'as donc vu!" "je vois tout! et je sais que ce n'est pas le bon moment d'en parler avec Billie. Cela ne fait pas longtemps qu'elle s'est remise de la mort de notre père, du retour de notre mère pour prendre notre petit frère avant de repartir je ne sais où. Il ne reste plus que moi et je ne veux pas qu'elle croit que je l'abandonne." "Pourtant c'est ce que tu vas..." "Non... tais-toi." dit-il avant de passer les portes du restaurant, laissant sa soeur jumelle grandir, créer sa vie.


"Dean, attends moi, Dean! Il fait nuit, on est à la plage, t'a jamais vu de film." "Bouh!" Réflexe. Ni une ni deux, Dean se retrouve à terre. Te laissant perplexe et en même temps amusé par la situation. "Et tu me dis que tu fais partie de l'armée? Je devrais peut-être envisager une reconversion alors!" Dean se relève. "Ah ah très drôle. D'habitude quand je fais ça les filles ne me fout pas une droite." "Oh désolée d'être surprise mon vieux. Mais me balader au clair de lune ce n'est pas ma tasse de thé!" Dis-tu vexée. Tu te recule, préférant marcher loin de lui. Mais Dean ne voit pas la chose comme ça et te rejoins en quelques pas. "Pourquoi cette réaction des plus excessives?" "Parce que je t'emmerde!" Dis-tu d'une franchise sans nom. "Non en fait... non ta raison. Faut que je sois franche parce que tu aimes la franchise n'est-ce pas? ça fait cinq soirs qu'on sort ensemble et rien, il ne se passe absolument rien!" Dean sourit ce qui a le don de t'agacer. "Et ce sourire, roooh ce sourire. Tu me tues!" dis-tu dans un élan de colère. Tu accompagnes ta dernière phrase par une nouvelle attaque ce qui amène le jeune homme à tomber dans l'eau. Dean démontre quelques difficultés pour remonter. "Oh Dean arrête fais pas le con!" "J'ai une crampe, merde! Billie s'il te plaît!" "Non... alors non! elle est trop froide! Puis t'es un grand garçon tu peux nager jusqu'à la rive!" "Billie, je coule... Billie!" dit-il avant d'effectivement couler dans l'eau. Tu restes quelques minutes stoïque, le regard rivé sur l'eau, à l'endroit même où quelques minutes plus tôt se trouvait Dean. Il ne remonte pas. Il ne remonte pas. Bon sang. Pas une nouvelle fois. Tu n'a pas le temps de réfléchir que tu te retrouves déjà dans l'eau. Aucune trace de lui. Tu ne cesse de plonger, rien. Tu crie son nom, rien. Où est-il? Où est-il? Ce n'est que quelques minutes plus tard que tu sens des bras t'enlacer. Surprise, une nouvelle claque arrive et c'est là que tu aperçois que ta victime n'est autre que ce crétin de Dean! Et c'est parti pour les injures! "Espèce de crétin, con, débile! J'ai cru que t'étais mort! Mort tu m'entends! Tu ne me fais plus jamais ce coup là, plus jamais! Je te déteste, je te déteste!" dis-tu dans un élan de colère, ta mémoire te joue des tours et te ramène à la nuit où tu as perdu ton père. Puis lorsque ta mère t'as enlevé ton petit frère. Tu n'arrive pas à enlever ses images de la tête. Il faut que tu sorte de l'eau, que tu retrouves le sol et vite. Dean essaye de te retenir mais tu n'arrive plus à l'écouter. Il arrive à te bloquer avec ses jambes. Ses mains se déposent sur tes joues. "Dean..." "Je suis désolé! je voulais te faire une blague c'est tout!" "C'est bon, laisse tomber!" Tu te tortilles pour te retirer de son étreinte... mais sans succès. Il retire alors ses mains pour les déposer sur ta taille.  "Qu'est-ce que tu veux?" "Je veux que tu acceptes mes excuses et.. je te veux toi!" dit-il en te regardant droit dans les yeux. Tu réalises alors où ses mains sont placées. "Tes mains, elles sont..." Tu n'as pas le temps de terminer ta phrase que Dean t'embrasse. Tu t'abandonnes à ce baiser tant voulu et tant attendu. C'est une claque. Une sacrée claque, très agréable cette fois-ci.



"Dis moi ça va pas faire une éternité qu'on s'est pas fait une soirée tous les deux, rien que tous les deux?" "Eh bien je crois que cela doit faire une éternité! D'un côté on a tous les deux fait notre vie, je veux dire par là que j'ai mon boulot, Dean." "Et moi?" "Tu es et tu resteras toujours le numéro un Charlie!" "je préfère ça! Bon faisons cette photo" "Oh ouiiii! J'ai hâte de l'envoyer à Dean." "Tu sais ou il à été envoyé cette fois-ci?" "Euh attends que je regarde ça!" dis-tu en accédant au bureau, tu secoue quelques papiers avant de retrouver une lettre de ton cher et tendre. "Bonjour ma puce, je... c'est privé! Eum..Ah voilà je suis en Afrique! Il est en Afrique!" "J'avais compris la première fois!" Il reçoit dans les deux secondes un coussin dans la figure. "Ce n'était pas la peine. Bon alors cette photo?" "Ah oui j'arrive!" dis-tu en revenant devant la fenêtre, tu soulève ton débardeur laissant apparaître ton petit bidon. Charlie fixe un moment ton ventre, ses yeux brillent. Il se reprend et prend la photo à l'aide de son portable. Tu attends d'entendre le clic avant de te réinstaller auprès de ton frère pour voir le résultat. "Je trouve que le ventre est parfait réellement, mais par contre la tête faudrait faire quelque chose!" dit-il en rigolant. Mais remarquant aucune réponse de ta part, il croise ton regard. "T'imagines je suis enceinte, je vais avoir un enfant!" Charlie te prends dans ses bras. Vous restez un moment dans cette position avant que tu ne te relèves. "T'imagines si je suis comme maman?" "Tu ne peux pas être comme elle, je te rassures!" "Que tu crois! Mais si le bébé me change?" "Non Billie, on est pas dans un film d'horreur! T'es pas dans charmed d'accord? Dean n'est pas Cole, tu n'es pas Phoebe et le bébé n'est pas un démon!" "Wouaaah. C'est vrai que tu étais le plus fan de nous deux!" Il se lève à son tour et pose ses mains sur tes épaules. "Je ressens tes angoisses mais tout va bien se passer! Tu n'es pas maman et tu ne le seras jamais. Ton bébé se portera bien et il aura des parents merveilleux! Crois en ça!" Pour réponse, tu le sers très fort dans tes bras et c'est à ce moment-là qu'une douleur ventrale te prends. Le visage de Charlie se modifie. Ton sourire se transforme en grimace... L'alarme retentit. Tu es allongée dans l'ambulance, Charlie te tiens la main. Tu n'arrive pas à te calmer, comme peut te l'indiquer le médecin. Ce sentiment de perdre le contrôle des choses t'envahis et te perturbe. Tu ressens la panique dans l'ambulance. Ta vision se brouille, ton audition se perd dû à toute cette agitation. "Elle commence à saigner. Elle doit faire une hémorragie, faut se dépécher!" entend-elle.L'ambulancier tape à la vitre. "ça va aller ma belle, Billie regarde moi, ça va aller!" Ton regard croise celui de Charlie. "J'ai peur! Appelle Dean!" dis-tu dans un murmure avant de fermer les yeux .Tu te réveille en sursaut dans une chambre d'hôpital. Tu regarde les alentours, tout est blanc, il y a juste les rideaux qui arbore une couleur bleue. Tu pose la main sur ton ventre arrondi. Aperçoit par la suite ton frère, assis sur une chaise, endormi. Tu lui prends délicatement la main ce qui le réveille. "Tu m'as fais peur Billie! ça va?" "Oui, un peu fatiguée!" dis-tu en lui adressant un faible sourire. Le docteur fait son entrée. Dès lors ton attention se concentre sur lui. "Docteur!" "Miss Baker, Monsieur Baker. J'ai une nouvelle à vous annoncer. Mais avant je voulais savoir si vous aviez eu l'occasion de joindre le père?" Tu croise le regard de ton frère. "Oui je l'ai eu, il a dit qu'il allait essayer de rentrer au plus vite." Il répond d'une voix froide. "Que se passe-t-il?" "Billie... vous avez fait une fausse couche. Vous avez perdu le bébé. Je suis désolé!" Une claque. Tu n'arrives pas à pleurer. Tu es en état de choc. Charlie, lui-même surpris de la violence de ces mots, lâche ta main. "Oh... je... d'accord!" Tu n'arrive pas à y croire. "Je l'ai perdu, c'est drôle cette expression n'est-ce pas Charlie? Charlie!" Il relève les yeux, ses yeux sont remplis de larmes. "Je l'ai perdu on dirait que c'est un objet, des clés mais non! C'est mon bébé, j'ai perdu mon bébé!".

"Bon Sheryl je ne te cache pas on est dans la merde! J'ai toujours pas terminé ce foutu gâteau et mon mariage est dans même pas quatre heures! Alors quoi, on veut pas que je me marie ici! En fait c'est ça!" "J'aime pas quand tu me cries dessus!" "Ouais bah moi j'aime pas me dire que mon mariage va être foutu. Comme quoi si on continue comme ça, ça peut durer une éternité!" Dis-tu agacée du comportement que ta demoiselle d'honneur arbore. Elle devrait t'aider plutôt que d'afficher une tête d'enterrement. Son expression change miraculeusement lorsque Charlie pointe le bout de son nez. "Alors comment va la mariée?" "Mal. Et Sheryl ne m'aidant pas je pense de plus en plus à commettre un meurtre!" dis-tu en pointant Sheryl. "Oula d'accord! Pas d'objet tranchant pour la mariée, tu as une robe à mettre n'est-ce pas?" "J'ai pas terminé le gâteau!" "Sheryl peut le faire!" "La preuve que non cette femme n'a aucune imagination!" "Oui enfin avoue le Billie, ce n'est qu'un gâteau pas un tableau de De Vinci! Maintenant va t'habiller sinon Dean va devoir se marier avec cuisinière! Pas très sexy pour une mariée!" Tu râle avant d'accepter à contre-coeur. Après avoir enfilé ta robe de mariée, tu t'observe dans le miroir. "Je vais me marier, ça y est c'est le grand jour! Je vais me marier avec un militaire!" dis-tu en souriant. Cette expression cela faisait depuis quelques mois que tu l'avais. Depuis la demande en mariage de Dean. Par réflexe tu mis la main sur ton ventre, il te faut quelques secondes avant de réaliser ton geste. Tu la retire alors. Souffle un bon coup. "ça va aller! Tout va bien se passer!" dis-tu en essayant detse convaincre. Ding, ding, ding. Il était temps de te montrer. Quelque peu stressée tu n'arrête pas de trembler, mais c'est lorsque tu prends le bras de ton frère pour qu'il t'amène à l'autel, lorsque tu croise le regard de Dean que tu comprends qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter. C'est une belle journée."Salut vous!" "Bonjour mademoiselle prête à vous marier?" "Oh toujours si c'est pour faire la fête après je suis d'accord!" Tu le taquines, comme toujours. "Je t'aime pour ça!" "Pour quoi?" "Pour cette folie, ce courage que tu arbores! Tu as plus de force que moi Billie et je t'admire, j'admire cette force!" Touché par ses paroles tu l'embrasses tendrement. Mais c'est ton frère vous rappelle à l'ordre: "faut d'abord présenter les voeux non?"






Tu observes les invités, ils ont tous l'air de s'amuser ce qui te rends d'autant plus heureuse. Tu as même eu la chance d'apercevoir ton jeune frère qui était depuis peu retourné vivre avec Charlie. Il avait l'air de bien se comporter ce qui te rassurais. Tu remarques Dean en pleine discussion avec ses amis de l'armée, tu te demande bien ce qu'ils peuvent se raconter... Des banalités? Des anecdotes de guerre? C'est un sujet assez houleux entre vous deux. Assez secret. Charlie t'aperçois et viens te rejoindre. Une musique démarre. Tu la reconnais de suite. Vous connaissez la routine de Monica et Ross, personnages emblématiques de la sitcom Friends? Eh bien Charlie et Billie ont aussi leurs petites danses. Bien que fatigué tu acceptes volontiers de danser. Tout en te gesticulant tu aperçois le mince sourire de Dean. Tu ne préfères pas y faire plus ample attention, profitant de votre moment avec ton jumeau. Suite à votre chorégraphie, vous partez vous reposer sur l'un des balcons. Charlie t'abandonnes pour aller vous cherchez des boissons et croise le marié. "Wouaah, déjà en train de te bourrer la gueule? Préviens moi si c'est ça le mariage!" dit-il en lui tapotant l'épaule. Mais Dean ne réponds pas à sa remarque laissant un Charlie perplexe. "Qu'est-ce qu'il y a?" Dean inspire un bon coup et lui réponds: "T'a voulu que je parle de toi au sergent il y a quelques mois tu te rappelles?" Charlie ne peut qu'acquiescer sachant la suite. "T'a passé les tests, tu les as réussi! T'a demandé à ce qu'on te transfère si besoin.... tu pars en guerre Charlie et je t'accompagnes!" dit-il en buvant son verre cul sec. Charlie pense directement à toi. Jette un coup d'oeil dans ta direciton jeta un coup d'oeil vers sa direction. "On part quand?" dit-il la gorge nouée. "La semaine prochaine." "Ok." "Charlie, on lui dit rien avant demain. On fait comme si rien ne se passait d'accord? Promets le moi Charlie! Parce que quand on va lui dire elle va s'effondrer, mais elle ne va pas le montrer ! Tu sais que quand on va être là-bas il va falloir tout faire pour revenir, tous les deux!" Charlie reste interloqué, il a perdu sa bonne humeur. C'était son rêve de faire partie de la bataille mais il n'arrive pas à se dire qu'il pourrait perdre sa soeur jumelle.


Depuis le départ de Dean et Charlie, Tu essayes de faire face. Il faut que tu te montres forte pour ton petit frère. Pour ton entourage. Pour toi-même. Tu as instauré des rituels comme celui de laisser des messages vocaux à Dean. Pour Charlie tu te parlais à toi-même. Tu as toujours eu cette sensation de le sentir auprès de toi, même quand il est loin. Tu as toujours cru eu l'idée que les jumeaux avaient ce lien inséparable. Ils te manquaient tellement.  Leurs voix, leurs odeurs, leurs rires. Le dernier skype remontait à un mois et tu avais très bien remarqué que cela n'allait pas, que quelque chose clochait. Toi qui n'étais pas habituée à regarder les infos, tu étais continuellement scotché devant les actualités du soir. Tu essayais de les écouter au calme quand ton frère était couché. Ton petit frère, Mike. C'était quelque chose. Depuis son retour à la maison ce n'était plus le même. Votre mère l'avait laissé tomber lorsqu'elle avait appris qu'il avait le syndrome de la tourette. Mais il n'en parlait pas. Certaines personnes de ton entourage te disais qu'il était doté de ta force. Tu voulais bien le croire... mais depuis son retour il n'est pas très loquace... La maison était bien silencieuse... Mais tu repris bientôt espoir lorsque tu vit aux informations un retour de troupes américaines. L'espoir, le soulagement t'envahis... Mais ce fut de courte durée.
C'était un soir de printemps, tu préparais un bon petit plat lorsque quelqu'un frappa à la porte. Tu as demandé à Mike d'y aller. Ce qu'il fit. Puis plus rien. Surprise, tu prends la décision d'aller voir par toi-même. C'est là que tu l'aperçois. Cet homme habillé en treillis. Tu fermes les yeux un court instant avant de les rouvrir et d'affronter la nouvelle. "Mike, dans ta chambre s'il te plaît!" Mike te regardement longuement avant de finalement t'écouter. "Bonjour sergent, qu'elle est la raison de votre venue?" "Madame Baker, j'ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer.""Je n'aime pas ces débuts de phrases!" "Le soldat Charlie Baker a perdu la vie hier... lors d'un assaut. Toutes mes condoléances!" "... Vous mentez!" Tu fais directement volte-face et te retrouve face à un Mike en larmes, rouge de colère et qui dans la minute qui suit commence à casser tout ce qui peut se trouver dans son chemin. Abasourdie, tu le laisses faire et c'est le sergent qui se sent obligé d'intervenir... intervient. Tu ne l'a pas ressenti. Pourquoi? Tu aurais dû le ressentir... c'était ton jumeau. Comment ça se fait. Il ne pouvait pas être mort. C'était pas possible, ils ont dû se tromper de corps. Charlie ne pouvait mourir qu'à tes côtés non dans la guerre. Ce n'était pas sa place. Après être intervenu auprès de Mike le sergent revient à tes côtés. "Ils ont été pris dans une embuscade.Ils sont tombés sur une mine, la voiture a sauté. Le soldat Powell, votre mari a essayé de le sauver mais ils se sont retrouvés coincés sans aide toute une journée. La blessure de votre frère était trop grave Madame." "Attendez, Dean était avec lui et il où?" T'exclames-tu. "Il est en vie madame, blessé mais en vie. Il va rentrer dans peu de temps normalement dans deux semaines."


Depuis le retour de Dean, depuis la mort de Charlie rien n'était plus pareil dans ta vie. Tu te sentais à la fois vide et comblée. Le retour de Dean te rassurais, même si ce n'était plus le même qui habitais chez toi. Une barrière s'était crée entre les deux... Ton mari était le dernier à voir ton frère en vie, à lui avoir parlé. Mais c'était un sujet tabou, un sujet dont il ne fallait évoquer. La maison était encore plus silencieuse à présent. Les crises de ton frère les comblaient. Cela te ramenais à la réalité.

Tu prépares une tarte aux pommes lorsque tu vois apparaître dans l'encolure de la porte ton mari, Dean. Surprise de le voir à ton travail, tu esquisse un léger sourire. "Bonjour toi. Je... ça m'étonne que tu sois là... ça faisait longtemps." Il est toujours difficile pour toi de parler du passé. "Je ne suis pas là pour ça. Je viens juste d'apprendre qu'hier un gars avait osé te toucher au bar... Je veux plus que tu y ailles!" Douche froide. Tu ne t'attendais aucunement à ça. "C'était la première et dernière fois... Ce n'est pas à cause d'un con que je vais arrêter mon job Dean, puis je l'ai giflé si tu veux tout savoir! Mais merci de t'en inquiéter!" "De ce que je me rappelle une gifle ne m'a pas arrêté!" Tu es tout simplement surprise de sa répartie et tu te permets de rétorquer: "Wouaah tu te compares à ce mec? Super je vois que la confiance règne. à ce que je me rappelle je suis une femme fidèle Dean! Si j'ai envie de coucher ailleurs je te préviens promis!" "Billie je suis sérieux là t'y retournes pas!" "Je suis grande d'accord Dean! C'est gentil de jouer le papa poule mais moi ce que j'ai envie c'est d'un mari, de mon mari plus spécialement." Réponds-tu énervée. "Tu veux pas... qu'on en reparle à la maison? Je travaille là!"Dean va pour s'en aller. Tu soupires, mais il revient: "Pourquoi tu le dis pas tout simplement? Pourquoi tu rends pas les choses plus faciles Billie!" "Je comprends pas là... Plus facile? Je rends pas les choses plus facile! je te laisse tranquille je dis rien! ça va faire environ des mois que je me bataille à vivre avec un homme devenu aphone. Tu veux pas vivre, tu veux plus vivre!" "Eh bah voilà, voilà on y est! Mais je suis revenu pour toi Billie!" "Ah bon? Et c'est quand la dernière fois que tu m'as pris dans tes bras, que tu m'as dit que tu m'aimais, qu'on a passé une soirée tous les deux, qu'on a passé un moment tous les deux! Je sais que ce que tu as vécu est éprouvant je sais que..." dis-tu en te rapprochant de lui, en essayant de le toucher mais Dean recule de nouveau. "Tu ne sais pas. Tu crois savoir mais tu ne sais pas! Ce que tu voudrais vraiment Billie c'est que Charlie revienne, t'aurais préféré que ce soit Charlie qui soit auprès de toi et non moi! C'est ça que je lis dans tes yeux depuis mon retour. Je... j'ai tout fait pour qu'on revienne à deux mais j'ai pas réussi! Je... je vais y aller!" Dit-il avant de partir, de fuir de la cuisine, les portes battantes claquent et tu aperçois la clientèle, ton chef regarde Dean partir et toi, toi tu restes dans la cuisine, interloquée, statique, accrochée au plan de travail.

"Coucou frérot, coucou Charlie. ça va faire maintenant quelques mois que.... t'es plus là." "Coucou Charlie. Je sais plus quoi faire. Je crois que je suis en train de la perdre! Je deviens fou, j'arrête pas de penser à" "à nous deux. T'avais pas le droit de me laisser seule. T'as toujours été là pour moi. Pour Dean. J'y arrive pas sans toi. T'es.." "T'étais comme mon frère mec et... j'arrive pas à remonter! Ta soeur est forte, comme toujours elle montre une force, un courage insurmontable mais j'ai aussi cette impression qu'elle devient inaccessible." "Je veux vous retrouver tous les deux, toi, Dean. Je veux retourner au mariage, je veux retourner à cette journée ou tout se passait bien. Ou je vous avais tous les deux!" BAM. Suite à ce coup de fil tu reprends tes esprits, sèche tes larmes, quitte ta cuisine et rentre à la maison. Mais c'est lorsque tu aperçois au loin la porte de chez toi grande ouverte, que tu imagines le pire. "Oh non non non!" Tu gares à la va vite ta voiture, laisse les clés sur le contact et cours en direction de la maison. Tu franchis le pas de la porte et aperçoit Dean main-tenant Mike dans ses bras. La maison est en bordel, sens dessus-dessous. "Bonsoir Billie, j'ai pu faire la connaissance de ton mari et revoir mon fils! Tu as raison il est entre de bonnes mains." Et voilà sa mère.


Cela faisait quoi? Plus de six mois que vous étiez partis. Que Dean et toi aviez décidé de prendre un nouveau départ. Tu pensais réellement que cela allait marcher. Tu l'aimais... il t'aimait. Tout correspondait. Tout était évidence. Mais plus rien n'avait de sens depuis la mort de Charlie. Comment est-ce que cela fonctionne? Comment peut-on surpasser des choses et pas d'autres. Vous aviez atterri à Los Angeles. Lui avait décidé de prendre un petit boulot pendant que tu t'étais inscrite à des cours de cuisine pour te perfectionner. Finalement, avec le temps, tu remarquais que vous vous retrouviez trop peu. Que vous vous fuyiez plus qu'autre chose. Après une énième dispute, tu décide de te réfugier à la plage. Pense à Charlie. Rien que d'imaginer son visage, tu avais l'impression de l'avoir auprès de toi, d'entendre sa voix. Tu attendais les rayons du soleil. Tu devais prendre une décision. Pour lui, pour toi. Face à la mer, tu n'entendis pas quelqu'un arriver. "Cela me rappelle étrangement un souvenir." Tu fermes les yeux. Dean. Tes yeux s'embrument. Tu n'oses pas lui faire face. "Je crois que nous deux..." "Je sais." "Je suis désolée, j'aurais vraiment, vraiment voulu que ça marche. Mais je suis pas assez forte, et tu..." Il te prends alors la main. Il la serre. Tu peux ressentir sa douleur, elle se mêle à la tienne. "Tu n'as pas à t'excuser. C'est moi. Tu es une personne formidable Billie. Charlie peut être fier de toi." Tu lui fais face alors. Le sert dans tes bras. Une dernière étreinte, un dernier regard. Tu fonds en larmes. Tu as mal, mais en même temps tu es soulagée. C'est ton premier aurevoir. L'un des plus importants de ta vie. Celui qui signale un tournant.